Barrages : les députés proposent un tout nouveau modèle pour éviter la privatisation et mieux protéger ce patrimoine stratégique de l’État

La gestion des barrages en France se retrouve à un tournant critique.

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Dans un contexte de tensions renouvelées entre la France et la Commission européenne, un nouveau rapport parlementaire propose une alternative audacieuse pour la gestion des barrages hydroélectriques, essentiels à la production d’énergie renouvelable du pays.

Un cadre réglementaire contesté

La France, qui possède le deuxième plus grand parc de barrages en Europe, fait face à des pressions croissantes de Bruxelles pour ouvrir à la concurrence la gestion de ses infrastructures hydroélectriques. Actuellement, la puissance installée de ces barrages représente 17 % de la capacité électrique nationale, un atout non négligeable pour le pays. Toutefois, la directive européenne de 2014 exige une concurrence transparente lors du renouvellement des concessions, une mesure qui suscite un débat animé au sein de l’Assemblée nationale.

La Commission européenne presse pour une libéralisation, mais l’Assemblée nationale défend ce qu’elle appelle « l’exception française ».

Propositions parlementaires : vers un nouveau modèle

Face à un statu quo insoutenable, où soixante-et-un barrages fonctionnent sans contrats à jour, bloquant ainsi toute modernisation, des députés de divers bords proposent de substituer le régime des concessions par un système d’autorisation. Cette modalité, déjà utilisée pour le nucléaire et d’autres formes de renouvelables en Europe, permettrait une gestion à long terme sans forcément privatiser les ouvrages.

Risques et bénéfices du nouveau système

Ce changement pourrait toutefois entraîner une privatisation indirecte, avec des implications significatives pour la sécurité publique et la gestion de l’eau. Le rapport parlementaire souligne que le transfert de propriété n’est pas obligatoire, une nuance cruciale pour éviter des conséquences indésirables.

Marie-Noëlle Battistel, rapporteure du rapport, insiste : « Ce n’est pas parfait, mais c’est robuste ».

Défis juridiques et négociations européennes

Pour contourner les risques juridiques soulevés par la Commission européenne, le rapport suggère également un dialogue renforcé avec Bruxelles pour adapter la directive de 2014. L’objectif serait d’exempter les barrages hydroélectriques de la mise en concurrence, valorisant ainsi leur spécificité.

Une vision à long terme

Le rapport prévoit de renégocier avec d’autres États membres pour mieux défendre les intérêts français. Il propose aussi d’augmenter la capacité hydraulique exploitée de 20 %, grâce à la levée des blocages réglementaires actuels.

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Innovations et investissements futurs

Le rapport met en avant la nécessité d’investir dans de nouvelles technologies comme les stations de transfert d’énergie par pompage (Step). Ces projets, prioritaires pour la nouvelle direction d’EDF, pourraient significativement augmenter la production d’énergie renouvelable du pays.

  • Renégociation de la directive européenne
  • Adoption d’un système d’autorisation
  • Investissement dans les technologies de transfert d’énergie

Alors que la France cherche à renforcer sa compétitivité sans sacrifier son modèle énergétique, ces nouvelles mesures pourraient bien redéfinir l’avenir de la gestion des barrages, en préservant la souveraineté nationale tout en respectant les directives européennes.

En conclusion, cette réforme pourrait à la fois sécuriser l’approvisionnement en énergie renouvelable et répondre aux exigences européennes, un équilibre délicat à atteindre dans les négociations à venir.


58 comments sur « Barrages : les députés proposent un tout nouveau modèle pour éviter la privatisation et mieux protéger ce patrimoine stratégique de l’État »

  1. Est-ce que ce nouveau modèle garantit réellement la non-privatisation ou c’est juste un tour de passe-passe politique?

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  2. Je me demande si ce « système d’autorisation » va vraiment empêcher la privatisation ou simplement la masquer sous une autre forme.

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  3. Est-ce que quelqu’un peut expliquer ce que « stations de transfert d’énergie par pompage » signifie exactement ?

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  4. Quelqu’un peut m’expliquer comment le système d’autorisation est différent du régime des concessions ? Je suis perdu.

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  5. En quoi consiste exactement l’innovation des stations de transfert d’énergie par pompage mentionnée dans l’article ?

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