Nucléaire : l’Union européenne tente de faire capoter un contrat stratégique en République tchèque, un bras de fer diplomatique est en cours

Dans un contexte de tensions croissantes autour de l'énergie nucléaire, l'UE frappe un grand coup.

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Le 14 mai 2025, une nouvelle qui pourrait redéfinir les relations énergétiques européennes a émergé. La Commission européenne, sous l’égide de son commissaire à la Stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, fait des vagues en tentant d’interférer dans un contrat nucléaire majeur en République tchèque.

Une intervention controversée

Le cœur de cette controverse repose sur un contrat ambitieux entre la République tchèque et le groupe sud-coréen Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP), portant sur la construction de deux réacteurs nucléaires à Dukovany, évalué à 18,6 milliards de dollars. Cette manœuvre, révélée initialement par Euractiv, a été rapidement perçue comme une tentative de l’UE de prendre part à un projet souverain.

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Lettre et implications légales

Le 2 mai 2025, Stéphane Séjourné a envoyé une lettre au ministre tchèque de l’Industrie, Lukáš Vlček, le pressant de suspendre la signature du contrat. Cet acte est basé sur le règlement sur les subventions étrangères (FSR), suspectant KHNP de bénéficier de subventions publiques sud-coréennes, faussant ainsi la concurrence. Cette démarche a conduit à l’ouverture d’une enquête par la Commission, qui a vu le tribunal régional de Brno suspendre temporairement la signature du contrat le 6 mai 2025.

Ce projet concerne deux réacteurs nucléaires à construire à la centrale de Dukovany, pour un montant évalué à environ 18,6 milliards de dollars.

La défense de la souveraineté énergétique de Prague

Face à cette ingérence, la réaction de Prague ne s’est pas fait attendre. Le ministre Lukáš Vlček a affirmé préparer une réponse formelle. Dans les coulisses, des voix s’élèvent, notamment celle de Daniel Beneš, PDG du groupe énergétique public ČEZ, qui accuse la France d’entraver ce projet pour des raisons concurrentielles plutôt que légitimes.

Arguments et contre-arguments

Les autorités tchèques maintiennent que l’appel d’offres a été réalisé avec une rigueur exemplaire, en excluant les entreprises russes et chinoises pour des raisons de sécurité nationale. La filiale EDU II, en charge du projet, rejette les accusations contre KHNP, affirmant que l’offre sud-coréenne était non seulement la plus compétitive mais aussi la plus fiable techniquement.

Les Français feront tout pour empêcher la construction d’une telle centrale.

Impact et implications futures

Ce conflit met en lumière les tensions croissantes entre les politiques énergétiques nationales et les directives de l’Union européenne. L’issue de cette affaire pourrait non seulement affecter les futures politiques énergétiques de l’UE mais également ses relations avec les États membres en termes de souveraineté et de choix stratégiques.

Date Événement
2 mai 2025 Envoi de la lettre par Stéphane Séjourné
6 mai 2025 Suspension temporaire de la signature du contrat
13 mai 2025 Révélation par Euractiv de la tentative de blocage

Alors que la République tchèque défend fermement sa position, l’Union européenne se trouve à un carrefour critique, où chaque décision pourrait redéfinir les normes de coopération et de confiance mutuelle au sein de ses membres. Les prochains jours seront déterminants pour observer les répercussions de cette affaire sur l’unité européenne et la politique énergétique globale.


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